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Paris/NYC

‘Paris/NYC’ Edition Lammerhuber

w. text by Carole Naggar

Over the past 15 years, American-Austrian photographer David Bacher has roamed the streets of New York City and Paris, always on the lookout for unexpected moments that capture the soul of both cities. It is a kind of treasure hunt, where viewers can discover and interpret Paris and New York in amusing yet reflective ways. The images often mirror each other and often it is not immediately clear in which city a photograph was taken. Carole Naggar’s introduction describes David Bacher’s approach, rooted in the tradition of many classic street photographers who have worked in Paris and New York City. She compares his work with William Klein, Henri Cartier-Bresson, Elliot Erwitt among others. This is the first time that Paris and New York City have been presented next to one another in a single photography book.

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Ces quinze dernières années, le photographe américano-autrichien David Bacher, primé à maintes reprises, a parcouru les rues de Paris et de New York, toujours à l’affût de moments inattendus qui capturent l’âme des deux villes. Ce livre est une sort de chasse au trésor au cours de laquelle le spectateur peut découvrir et interpréter Paris et New York d’une manière amusant, et qui invite à la réflexion. Souvent, les photographies se reflètent les unes les autres, et tout aussi souvent, il est difficile de distinguer au premier abord dans quelle ville la photo a été prise. L’introduction de Carole Naggar décrit la méthode de travail de David Bacher, enracinée dans la tradition de nombreux photographes de rue classiques qui ont travaillé a Paris et à New York. Elle compare son travail entre autres avec celui de William Klein, Henri Cartier-Bresson et Elliot Erwitt. C’est la première fois que Paris et New York sont présentés en parallèle dans un meme livre de photographies.

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Morocco / المغرب

This is my ongoing long-term project about Morocco, a country I’ve come to love. Morocco is a vibrant land of many different faces. It lies at the crossroads of the Sahara desert to the southwest, the long Atlantic coast, and northward to the Mediterranean Sea, not far from Europe. The history of Morocco is deep, and one feels this when wandering through its many winding, maze like medinas. The seemingly never-ending array of smells hit you in the face at typical souk markets. At the end of the day vendors yell out to announce discounted prices on fresh pomegranates. An elderly lady watches over with one hand over her head to shield out the blazing afternoon sun. A few stray cats, meager, due to lack of nourishment sit idle in a shady alleyway. Above all of this stands the minaret of a grand mosque, where an imam gives prayer five times a day.

I’ve come to realize that Morocco is a photographer’s paradise, especially for those like myself who enjoy mingling among people and playing with light. It is a place of intense poverty and extreme wealth. Sometimes the two clash. In Morocco the old and the new mix. Is is not unusual to see a donkey and wagon sharing the same road with a Mercedes. It is a place where I can wander with a camera and never imagine what kinds of visual treasures might be hiding around the next corner.

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Voici un avant-gout du projet sur lequel je travaille actuellement. Il s’agit du Maroc, un pays dont je suis tombé amoureux. Le Maroc est une terre dynamique aux multiples visages. Du désert du Sahara au Sud-Ouest, il remonte vers le Nord le long de la côte Atlantique jusqu'à la mer Méditerranée qui le sépare de l'Europe. L'histoire du Maroc est millénaire et pour le ressentir il suffit de parcourir le dédale des ruelles sinueuses de ses médinas. Une cascade infinie d’odeurs vous submerge dans les souks typiques. En fin de journée, retentissent les cris des vendeurs bradant les grenades fraîches. Une vieille dame plisse les yeux et se protège de sa main contre le soleil aveuglant de l'après-midi. Quelques chats errants, maigres et affamés, se sont figés dans une ruelle ombragée. Au-dessus de tout cela se dresse le minaret d'une grande mosquée, où un imam entonne sa prière cinq fois par jour.

Je me suis rendu compte que le Maroc est le paradis des photographes, surtout pour ceux qui comme moi aiment se mêler aux gens et jouer avec la lumière. C'est un lieu de pauvreté intense et d'extrême richesse. Parfois, les deux s'affrontent. C'est un endroit où je peux flâner à l’infini avec mon appareil photo sans jamais pouvoir deviner quels nouveaux trésors visuels se cachent au prochain coin de rue.

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Sami Sweden

“The Reindeer People” is a photo project focusing on the Laevas Sami people inhabiting a region in northern Sweden between the mountainous Norwegian border and the lowlands near the city of Kiruna. Photographer David Bacher and cultural scientist Kerstin Schroeder have chosen to portray a society in the European Union that is attempting to maintain it’s indigenous roots, while at the same time co-existing in a complex and rapidly changing modern world. At its basis, the Sami world is mystical. It is a world where man has been leading a nomadic lifestyle closely linked to his reindeer herds and nature for thousands of years. The free-roaming reindeer do not only serve as a primary source of nourishment for the Sami, but are also the source of a complex belief system heavily tied to the natural world. David Bacher’s images portray the Sami world as it is today. It is a world constantly fluctuating between past and present and between animism and modern religion. It is a world that now faces physical and political boundaries, concepts that did not influence Sami culture in the past.

David and Kerstin believe that Sami culture can serve as a model for the continuation of human existence. The Sami people are innately tied to the natural world and understand that man cannot survive without nature and vice-versa. Humans are part of the ecosystem and must try to move forward in a sustainable way. Luckily a harsh climate and strong will has enabled the Sami to continue herding their reindeer without overwhelming negative consequences. Hopefully their existence will continue.

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« Les Eleveurs de Rennes » est un projet photo sur les Sami Laevas, un peuple autochtone du Nord de la Suède, entre la frontière montagneuse avec la Norvège et les plaines de Kiruna. David Bacher, photographe, et Kerstin Schroeder, professeur à l’Université de Vienne, ont choisi de documenter le mode de vie d’une société qui essaie de faire coexister ses racines indigènes avec le monde moderne toujours plus rapide et changeant. C’est un monde mystique que nous découvrons avec les Samis, un monde où l’homme vit de façon nomade depuis des milliers d’années, au plus près de la nature et de ses troupeaux de rennes. Ces rennes en liberté sont non seulement une source de nourriture pour les Samis mais aussi la source de tout un système de croyances en lien avec la nature. Ces photos illustrent la vie des Samis aujourd’hui. C’est un monde qui vit entre le passé et le présent, entre l’animisme et la religion moderne. C’est un monde qui aujourd’hui se heurte à des barrières physiques et politiques, des concepts qui n’existaient pas dans la culture Sami auparavant.

David et Kerstin pensent que la culture Sami peut servir de modèle à la survie de l’espèce humaine. Les Samis ont un lien inné avec le monde naturel et comprennent que l’homme ne peut survivre sans la nature et vice versa. Les hommes font partie de l’écosystème et doivent vivre de façon plus durable. Grâce à un climat rude et beaucoup de volonté, les Samis ont pu continuer à élever leurs rennes sans compromettre leur culture et leur existence. Espérons que cela continue.